24 novembre 2023 : Raphaël Buyse
Présentation
Conférence
Jaïre, le "dimanche pas comme" ...
Qui est Raphaël Buyse ?
* Raphaël Buyse, le prêtre qui ose une parole libre
Le père Raphaël Buyse, écrivain et accompagnateur spirituel, ose une parole libre, plongée dans l'évangile.
Il est prêtre, il est libre : Raphaël Buyse ose une parole sans tabou sur la foi, sur Jésus, sur l’Eglise. Dans ses livres, il partage un chemin spirituel parfois « poil à gratter », dérangeant, mais qui veut réveiller les chrétiens. Bref, le prêtre est devenu, sans le vouloir, une sorte de guide pour devenir plus « vivant ».
Comment définir Raphaël Buyse ? Celui qui fut responsable de la pastorale des jeunes du diocèse de Lille, puis curé du Vieux Lille, est aujourd’hui écrivain, animateur spirituel de la Maison diocésaine de Merville et accompagnateur de la pastorale de la santé. Il anime de nombreuses retraites, dans la région, et au-delà.
* Co-fondateur de la Fraternité des parvis
Il est aussi connu pour avoir impulsé, et co-fondé il y a plus de 20 ans, la Fraternité des Parvis, toujours à l’oeuvre. Il en fait d’ailleurs toujours partie.
Cette communauté chrétienne, qui réunit prêtres et laïcs, gère notamment l’église Saint-Maurice de Lille, et est présente dans le quartier Faubourg de Béthune à Lille. Elle développe des liturgies accessibles et inventives, des temps de prière, des événements solidaires et culturels. Une Eglise fraternelle et égalitaire que Raphaël Buyse aime bien
« Je n’aime pas les étiquettes »
Alors, comment définir Raphaël Buyse ? « Je n’aime pas les étiquettes. Je suis prêtre, passionné par l’Evangile, la vie de Jésus et la vie des gens. J’essaie d’être Raphaël, j’essaie d’être un vivant », dit simplement l’intéressé.
S’il ne reconnaît qu’un terme le concernant, c’est « nomade ». « J’aime faire des bouts de chemins… » Les bouts de chemin, il les vit en animant des retraites spirituelles, et aussi en écrivant des livres.
L’écriture l’accompagne depuis longtemps, mais à titre personnel. Puis, à partir de 2012, il lance un blog, où il partage quelques méditations. En 2018, il publie trois premiers livres : « Croisière dans un bénitier » (Bayard), à partir de ses chroniques dans La Vie, « Lumières de Noël » et « La cendre avant le feu » (Bayard), des méditations sur la naissance du Christ et sur Pâques.
* Un an au monastère
Une expérience personnelle va profondément le marquer : il décide de rejoindre voilà quelques années un monastère bénédictin en Belgique. Il y passe un an. « J’ai découvert le silence, ce fut décisif ».
Il entame alors des ouvrages plus personnels : « Autrement Dieu », « Autrement l’Evangile » (éditions Bayard). « J’avais besoin d’écrire ce que je pensais, ce que je portais depuis longtemps… » C’est-à-dire une foi plus épurée, un regard sur la bible, sur l’Evangile, sur Jésus qui invite à un pas de côté des certitudes toutes faites, apprises par coeur.
* Quelques bousculades
Avec quelques bousculades au passage ! Comme sur le fait que Jésus a dû avoir des frères et soeurs, que Marie n’est pas forcément « vierge » dans le sens premier… Ce qui ne rend pas moins croyant le prêtre, au contraire.
Il est surtout attaché au Jésus homme de la rencontre, celui qui « repère la foi des gens, les énergies de vie, même de ceux qui ne sont pas ‘du sérail’, et les aide à les mettre au clair… »
* On cherche, on balbutie…
Son regard sur l’Eglise est lucide, mais pas acide, car il reste profondément attaché à celle-ci. « Je me sens d’Eglise ! La communauté chrétienne, c’est ce peuple d’hommes et de femmes qui pressentent que Jésus est lumière pour leur vie. Mais il n’y a pas pour moi une parole unique dans la foi. On cherche, on risque, on balbutie… »
L’avenir ? « Il m’interroge plus qu’il m’inquiète. Il n’est écrit nulle part dans l’Evangile qu’il faut remplir les églises. On s’esquinte à faire durer un système dont on n’a même plus les moyens. Ce qui est important, c’est de donner aux gens ce dont ils ont besoin. Nous ne sommes pas là pour ramener des gens dans l’Eglise, mais pour les aider à formuler leur propre foi ».
Pour lui, « évangéliser, c’est ouvrir des portes et laisser aller et venir les gens ».
* Inspiré par Madeleine Delbrêl
Son livre de chevet, c’est bien sûr l’Evangile, mais aussi les écrits de Madeleine Delbrêl. L’assistante sociale de région parisienne (1904-1964), athée devenue croyante, a toujours beaucoup inspiré le prêtre. Il a d’ailleurs écrit « Toute cette foule dans notre coeur » pour mieux la faire connaître (Bayard). « Elle a vécu dans un contexte d’Eglise tendu, à l’époque où les prêtres-ouvriers ont été remis en cause par l’Eglise. Elle va continuer de l’intérieur, sans quitter l’Eglise, à annoncer ce qu’elle croit… »
Depuis 3 ans, il propose de vivre des dimanches autrement à Merville. « En 2018, on a proposé à la Maison de Merville une retraite de Pâques où les gens ont eu la parole. Cela a plu, les participants voulaient se retrouver. Une fois par mois, on se réunit pour la messe, mais aussi un moment convivial ».
* Une Eglise où l’on cause
Il ajoute : « Je rêve d’une Eglise où l’on raconte sa semaine avant de célébrer l’eucharistie, j’aime l’Eglise où l’on cause, où les gens ont la parole. Célébrer un Dieu présent dans l’histoire des hommes, croiser la vie quotidienne et l’évangile, c’est cela l’essentiel ».
A son grand étonnement, ses livres servent de base à des groupes de lecture en France et en Belgique. « Ils m’envoient parfois leurs comptes-rendus, mais je n’écris pas pour cela, je ne fais pas de doctrines de catéchèse à suivre… »