"Les enjeux du synode et les espoirs qu'il soulève"
par Monique BAUJARD,
théologienne, présidente des Amis de l'hebdomadaire "La Vie"
Dans la Lettre au Peuple de Dieu d'août 2018, le pape François demande que "chaque baptisé se sente engagé dans la transformation ecclésiale et sociale dont nous avons tant besoin". Pourquoi avons-nous besoin d'une telle transformation, comment le synode cherche-t-il à y répondre et que pouvons-nous en espérer ?
Présentation
Conférence : "Les enjeux du synode et les espoirs qu'il soulève"
Foi & religion dans une société moderne du cardinal Joseph De Kesel
Le cardinal Joseph De Kesel fait le même pari que le pape François face aux phénomènes contemporains - déjà anciens - de la sécularisation, de l'indifférence religieuse et de l'affaiblissement institutionnel : ce n'est pas par une culture de la confrontation ni par une tentative de revival d'un passé révolu que le christianisme peut retrouver de l'audience et des couleurs en Europe, sinon il risque de s'isoler et de se couper du monde. Le salut de la mission universelle de l'Église dépend plutôt de son aptitude à faciliter une culture de la rencontre et du dialogue avec tous ceux qui veulent humaniser la société moderne et refusent la marginalisation de la religion de la sphère publique. C'est ce pari qu'expérimente d'ores et déjà le cardinal De Kesel dans une société belge profondément sécularisée. Dans cet ouvrage, l'auteur s'exprime sur les grands défis de l'Église avec un esprit de synthèse remarquable et un langage clair qui renforcent l'acuité de son message. AUTEUR Joseph De Kesel est archevêque de Malines-Bruxelles depuis 2015. Il a été élevé au cardinalat par le pape François en 2016. Il est membre du Dicastère romain pour les laïcs, la famille et la vie, et du Conseil pontifical pour la culture.
Se réformer ou mourir
Une barque qui prend l'eau de toutes parts...» On se souvient des propos du cardinal Joseph Ratzinger au Colisée le 25 mars 2005, peu après la mort de Jean-Paul II. Deux décennies plus tard, l'Église catholique est confrontée à une tempête hors du commun. Affaiblie par la sécularisation, la baisse de la pratique religieuse, la raréfaction des vocations et l'effacement des cadres institutionnels, celle-ci fait face désormais à la crise des abus sexuels et spirituels. Devant une telle conjonction de facteurs défavorables, nombreux sont ceux qui s'interrogent. L'Église a-t-elle un avenir ? Ne se trouvet-elle pas devant un choix radical : se réformer ou mourir ? Sept femmes théologiennes prennent ici la parole. Elles évitent le double écueil du pessimisme destructeur et de l'optimisme béat et proposent une approche qui s'appuie sur une expertise biblique, théologique mais aussi sociologique et pastorale. Sont abordés les sujets les plus urgents : les leçons de la crise des abus, la place faite aux femmes, la synodalité, l'accueil des plus pauvres et les défis de l'inclusion dans le monde contemporain. Il est temps d'oser vivre l'Évangile avec détermination et courage, sans avoir peur d'opérer de nécessaires - mais parfois rudes - conversions individuelles et collectives. Ce livre réunit les réflexions de sept théologiennes chrétiennes engagées sur le terrain ecclésial : Laure Blanchon, Isabelle de La Garanderie, Véronique Margron, Anne-Marie Pelletier, Lucetta Scaraffia, Anne Soupa et Marie-Jo Thiel. Elles ont toutes publié des ouvrages qui ont eu un large écho médiatique.
Un nouveau concile qui ne dit pas son nom
Lors du dernier synode européen en 1999, le cardinal Martini avait appelé de ses voeux un nouveau concile. Trop avisé pour utiliser explicitement ce mot, il espérait vivre, « pour le siècle qui s'ouvre, une expérience de confrontation universelle entre les évêques ». Des questions non résolues devaient trouver des réponses : carence des ministères ordonnés, rôle de la femme dans la société et l'Église, participation des laïcs, sexualité, discipline du mariage, oecuménisme... À ces questions s'ajoutent aujourd'hui la crise des abus, le sentiment de découragement et « l'archipélisation » du catholicisme. En lançant une dynamique synodale, le pape François ne propose-t-il pas, à sa manière, une sorte de concile mais élargi à l'ensemble du peuple de Dieu ? Cette voix de pacification et de créativité est essentielle pour affronter les difficultés actuelles et aborder sereinement l'avenir. Christoph Theobald indique en quoi cette synodalité est une dimension constitutive de l'Église. Celle-ci est mise en oeuvre à travers des processus nouveaux, mais, surtout, elle doit s'appuyer sur une conversion personnelle et institutionnelle, ce qui ne va pas sans résistance. Le peuple messianique pourrait alors entrer dans une phase déterminante de son histoire spirituelle. Christoph Theobald, franco-allemand, est jésuite et théologien. Professeur émérite au Centre Sèvres et ancien rédacteur en chef de la revue Recherches de science religieuse, il a publié de nombreux ouvrages dont Le christianisme comme style (Cerf, 2007), Vous avez dit vocation ? (Bayard, 2010) et, plus récemment, Et le peuple eut soif (Bayard, 2021).
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