7 juin 2024 : Soirée artistique et spirituelle
1- Revivre la soirée dans son ensemble
2- Revivre la soirée en détail
Ouverture de la soirée par Catherine
Improvisation Mgr Dupleix
Ancien Testament Psaumes 70 et 130…
G.P. Telemann (1681-1767) Fantaisie : Largo
Nouveau Testament St Paul, Lettre aux Romains
Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l’affliction produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l’épreuve, et cette victoire produit l’espérance. Or, l’espérance ne trompe point, parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos coeurs par le Saint Esprit qui nous a été donné.
Car c’est en espérance que nous sommes sauvés. Or, l’espérance qu’on voit n’est plus l’espérance : ce qu’on voit, peut-on l’espérer encore ? Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons avec persévérance.
Or, tout ce qui a été écrit d’avance l’a été pour notre instruction, afin que, par la patience, et par la consolation que donnent les Écritures, nous possédions l’espérance. Que le Dieu de l’espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi, pour que vous abondiez en espérance, par la puissance du Saint Esprit ! (5:3-5 ; 8:24-25 ; 15:4et13)
Eric Saint Marc (1973-) Lux Aeternam Requiem ch.6
Charles Péguy, Le Porche du mystère de la deuxième vertu, 1912
L. Cherubini (1760-1842) Ave Maria
Georges Bernanos. « Connaître c’est aimer », 1945
« Qui n’a pas vu la route, à l’aube entre deux rangées d’arbres, toute fraîche, toute vivante, ne sait pas ce que c’est que l’espérance. L’espérance est une détermination héroïque de l’âme, et sa plus haute forme est le désespoir surmonté.
On croit qu’il est facile d’espérer. Mais n’espèrent que ceux qui ont eu le courage de désespérer des illusions et des mensonges où ils trouvaient une sécurité qu’ils prennent faussement pour de l’espérance. L’espérance est un risque à courir, c’est même le risque des risques. L’espérance est la plus grande et la plus difficile victoire qu’un homme puisse remporter sur son âme…
On ne va jusqu’à l’espérance qu’à travers la vérité, au prix de grands efforts. Pour rencontrer l’espérance, il faut être allé au-delà du désespoir. Quand on va jusqu’au bout de la nuit, on rencontre une autre aurore. Le démon de notre cœur s’appelle « À quoi bon ! ». L’enfer, c’est de ne plus aimer. Les optimistes sont des imbéciles heureux, quant aux pessimistes, ce sont des imbéciles malheureux. On ne saurait expliquer les êtres par leurs vices, mais au contraire par ce qu’ils ont gardé d’intact, de pur, par ce qui reste en eux de l’enfance, si profond qu’il faille chercher. Qui ne défend la liberté de penser que pour soi-même est déjà disposé à la trahir.
Et si l’homme ne pouvait se réaliser qu’en Dieu ? si l’opération délicate de l’amputer de sa part divine aboutissait à faire de lui un animal féroce ? ou pis peut-être, une bête à jamais domestiquée ? Il n’y a qu’un sûr moyen de connaître, c’est d’aimer.
J. Strauss (1804-1849) Morgen Op.27 N°4
Adrien Candiard, Cultiver l’Espérance
Nous sommes aujourd’hui mûrs pour l’espérance ! Pour comprendre ce qu’est l’espérance, il faut commencer par dire ce qu’elle n’est pas. Ce n’est pas l’optimisme. Très souvent, les chrétiens pensent que l’espérance consiste voir le bon côté des choses, le verre à moitié plein. Mais il faut l’affirmer : nous n’avons aucune assurance que tout ira mieux demain…L’espérance n’est ni un optimisme psychologique, ni une croyance au progrès. Pour parler de l’espérance, il faut commencer par regarder notre situation en face et l’accepter. La situation socio-économique, autant que la situation de l’Eglise, privée dans nos pays occidentaux de sa gloire d’antan, nous font vivre un véritable dépouillement. Pour espérer en Dieu, il faut quitter tous les autres espoirs, tous les filets de sécurité qui nous évitent à faire le grand saut de la confiance…. Ce rêve d’empire sur le monde n’est pas ce que notre sauveur veut nous donner. Dieu nous a voulus ici en ce temps déroutant où notre misère force son amour avec plus de force.
La seule promesse qu’il nous a fait, c’est « Je serai avec toi ». Dieu est le seul objet de notre espérance. (Et) le dieu vivant n’a pas grand-chose à voir avec nos constructions préalables. Il est là où on ne l’attend pas, et il surprend, dérange, comble de façon toujours inattendue. L’espérance n’est possible que parce que Dieu s’est donné en premier. Notre espérance se fonde sur un Dieu qui est Père.
A. Vivaldi (1678-1741) Domine Deus Gloria RV 589 n°8
Christian Bobin, L’amour est tout…
L’amour est étincelant comme le vent sur la neige. L’amour est tendre comme la nuit étoilée. Son pas est plus doux que le silence Sa parole est plus tranchante que l’éclair. Comme un voleur dans la nuit profonde, il entre dans nos vies puis il attend… Il attend que l’on vienne où il est… Il attend que nous venions en nous. Il reste là, dans les grandes prairies du sang comme un oiseau cendré dans les longs roseaux verts. Il s’envole avec ce bruit que fait l’encre sur la page, comme le battement d’un cœur pur dans l’obscur de la chair. Je suis ivre de cet amour qui me ramène au bercail d’une enfance…L’amour est simple comme le jour et il m’est aussi difficile de le louer qu’à l’herbe verte de chanter l’air qui la brûle, l’abandon qui la berce et le ciel qui l’emporte. On dit « aimez-moi », mais ce n’est pas une demande, à peine une chanson, c’est le bruit du vent sur les herbes dans le cloître des lumières. Nous ne sommes rien, l’amour est tout. Nous sommes avec l’amour comme l’ombre avec la lumière : elle s’y abîme elle s’en nourrit. Elle échange sa substance – qui n’est rien – contre une autre qui est tout. L’amour est pur comme un ciel dont on dit qu’il est clair quand il n’arrive plus rien. Il est frais comme cette lumière de l’aube qui ne vient de nulle part. Il est vif comme cette clarté du jour qui rapproche les lointains. L’amour est comme un peintre qui oublierait chaque matin dans son atelier la vieille histoire du monde pour saisir une fleur éternelle dans le tremblé de l’air.
Il n’y a pas d’autre art que l’art amoureux. C’est l’art souverain de la lenteur et de la vitesse. C’est l’art de susciter un éclair sans jamais l’arrêter, en l’orientant vers nous.
G. Fauré (1845-1924) Notre Amour Op.23Mélodie 2
Pierre Teilhard de Chardin, Le Christianisme reste debout…
Il me paraît psychologiquement inévitable que, avant deux ou trois générations l’humanité soit amenée à se poser en masse la question du sens et de la valeur qu’elle se donne et je ne doute guère que l’issue soit un acte de foi en l’avenir. Je pense que nous sommes à la veille de passer par un point critique au-delà duquel continueront à chercher à construire et à vivre, ceux qui le feront religieusement. Le christianisme reste aujourd’hui debout, capable de se mesurer avec le monde intellectuel et moral né en Occident depuis la Renaissance. Le Christianisme ne verse pas l’opium d’une passivité défaitiste mais la griserie lucide d’une réalité magnifique à découvrir par une avancée sur tout le front de l’univers. En dépit de certaines gaucheries inévitables il nous a rendu jusqu’ici non pas inhumains mais surhumains. Et voilà pourquoi il demeura acceptable pour une génération qui ne demande plus seulement à la religion de nous garder sages et de panser nos plaies mais de nous faire critiques, enthousiastes, chercheurs et conquérants…
G. Gabrieli (1557-1612) 4ème Ricercare
André Dupleix, Tout est à vivre…
Levez les yeux et regardez, déjà les champs sont blancs pour la moisson… » (Jn 4, 35). Ici se rejoignent l’espoir maintenu en l’avenir du monde et l’espérance nourrie en nos cœurs par la présence du Christ. Présence, source inaltérable de joie.
[…] « Levez les yeux et regardez… » Tout est à vivre, à poursuivre, à créer. Tout est, à tous moments, à enfanter. Nous nous battrons de toutes nos forces contre l’adversité, les fatalités, les vents contraires. L’ancre est jetée mais nous hissons la voile en permanence. Mystère et paradoxe de l’enracinement et du grand large. Dieu vient de l’avenir, l’Esprit nous conduit vers des terres constamment nouvelles.
[…] « Levez les yeux et regardes… » Exorcisez la peur. Christ est là qui appelle et proclame la Parole de vie. Christ hier, aujourd’hui, demain, pour tous et toujours.
Levez donc les yeux. Le jour se lève. La terre n’en finit pas de naître et de renaître aux rayons de l’éternité. ESPOIR ET JOIE POUR UN MONDE À VENIR
A. Corelli (1653-1713) Sonate Op.5 n°8 Gavotte
François Cassingena-Trévedy, Vers la joie et autres méditations. Tallandier 2023
La croix, rudimentaire ou finement ouvragée, séculaire ou récente, qui signe tant de nos horizons champêtres, tant de nos fronts de mer, tant de nos cimes montagneuses, n’est pas le trophée d’un colonialisme religieux : elle est, à l’insu même de ceux qui l’ont dressée, un point de culmination cosmique. Par-dessus toutes les intempéries de l’Histoire et toutes les aventures de la matière, l’Homme douloureux et magnifique qu’elle porte, qu’elle promeut, qu’elle promet, est l’Axe de l’Avenir, de l’Espérance attirant à soi tout l’espace. Christ, espérance de la gloire (Col 1, 27), attente de la création (Rom 8, 19), Premier-né de toute créature ( Col 1, 15), Terre des vivants ( Ps CXLI , 6). Premier-Né de la Nature comme principe et comme Fin, comme Alpha et comme Oméga, mais sans rien annuler, sans rien édulcorer de l’obscurité ni de la « souffrance » inhérente aux péripéties du cosmos ni de l’homme en son sein. L’espérance de vie de la Nature n’est suspendue à nous que pour autant que nous sommes nous-mêmes suspendus à lui, encordés à lui. A lui, l’Homme pascal, l’Homme total, le Crucifié, le Ressuscité qui, dans l’acte pionnier de son Ascension, assume, récapitule, polarise et sanctifie tout l’effort de la Matière, tout le dynamisme de la Nature, pour le porter au cœur du Père et en faire une universelle eucharistie.
G.F. Haendel (1685-1759) I know that my Redeemer liveth "Messiah"